Faire des pâtes avec de la farine de blé dur
Fabriquer de bonnes pâtes, c’est avant tout utiliser les bons ingrédients ou plutôt le bon ingrédient. Le seul élément indispensable est la farine de blé dur. Bien moins connu que celle de son cousin le blé tendre, elle se travaille de manière totalement différente. Les artisans italiens ont appris à connaitre la farine de blé dur pour en tirer le meilleur. Ce n’est qu’après, au fil du temps qu’ils ont amélioré les techniques. Aujourd’hui, ils sont les spécialistes incontestés. Voyons comment ces petites merveilles arrivent jusque dans nos cuisines.
Farine de blé dur et simplicité
Avant de savoir comment sont fabriquées les pâtes, il est important de s’interroger sur les ingrédients qui entrent dans la recette. La réponse est très simple. Les pâtes italiennes, c’est de la semoule de blé dur et de l’eau, rien d’autre. Il est pourtant vrai que certains fabricants incluent des œufs dans leur recette. La plupart du temps, il s’agit d’un atout commercial ou de la réalisation de pâtes fraîches. Mais, sachez que ces artisans sont très loin de représenter la majorité et que leurs pâtes ne sont pas plus réputées pour autant. le plus grand nombre des fabricants ne produisent leurs pâtes qu’à partir de farine de blé dur.
Le choix de la farine de blé dur?
Le blé dur est une céréale très ancienne qui pousse sous diverses latitudes tempérées, mais qui se plait surtout sur le pourtour méditerranéen, plus aride. La farine de blé dur est très concentrée en protéines et en gluten. Cela lui confère des qualités de goût, d’élasticité et de tenue à la cuisson idéales pour la fabrication de pâtes alimentaires. Contrairement au blé tendre dont le grain s’écrase pour donner de la farine panifiable, le blé dur se concasse. En fonction de l’action de broyage, les morceaux de l’amande peuvent se présenter dans plusieurs granulométries et prendre divers noms: boulgour, pilpil, semoule, semouline. Ces différentes granulométries sont rassemblées sous le terme de farine de blé dur.
Pâtes italiennes: sèches ou fraîches
Une fois obtenue, la farine de blé dur, la semoule, est mélangée à de l’eau. La pâte ainsi obtenue est travaillée de manière à être parfaitement homogène et à éliminer un maximum d’air. Elle sera ensuite dirigée dans un laminoir, généralement en bronze. Ce matériau est utilisé depuis plus de 200 ans car il résiste bien à l’usure et à la chaleur dégagée sous l’effet de la pression. Il permet aussi d’obtenir des pâtes non lisses, qui accrocheront mieux la sauce. La pâte, poussée dans cette matrice y prend sa forme. Certaines pâtes nécessitent une autre action, mécanique ou manuelle pour obtenir leur aspect définitif. La Farfalle, en forme de papillon en est un bon exemple. Aucune machine n’est capable de lui donner sa forme définitive. Certaines pâtes fraîches sont aussi conditionnées pour partir directement en magasins.
Un séchage lent pour conserver les qualités du blé dur
La très grande majorité des pâtes italiennes consommées dans le monde, sont vendues sèches, c’est-à-dire contenant environ 12% d’eau. Donc, dès leur sortie du laminoir, elles passent à l’étape de séchage. Pour conserver une bonne tenue à la cuisson, les pâtes doivent sécher uniformément, lentement. C’est à cette étape que se développent la plupart des qualités gastronomiques liées à la farine de blé dur. Autrefois, les pâtes étaient étendues dehors le jour et rentrées la nuit. De nos jours, pour des raisons d’hygiène, ce n’est plus possible. Des locaux spéciaux sont prévus à cet effet. On y maintient une température inférieure à 45°C et une hygrométrie assez importante pour que le séchage ne soit pas trop rapide. En fonction de la taille des pâtes, cette opération peut prendre de 2 heures à 2 jours.
L’exigence d’un peuple
Comme vous voyez, la fabrication de pâtes de qualité est à la fois technique, mais reste simple, en comparaison avec d’autres produits alimentaires. Dans ce domaine, il n’y a que peu de vrais secrets de fabrication. On parle plus volontiers du choix d’une farine de blé dur de qualité, de rigueur et d’amour du travail bien fait. Comme un italien ne consommera pas de pâtes de piètre qualité, les artisans italiens se doivent d’atteindre un excellent niveau pour prospérer.